Le moulin à sel et le moulin à poivre Les moulins a sel ou poivre de bistrot racontent à eux seuls l'épopée industrielle du XIX "Marque Peugeot qui apparat sur le systeme de broyage est le nom de leurs inventeurs, des meuniers inspirés qui ont su adapter et miniaturiser le m�canisme Je broyage du blé sur des objets domestiques. La m�nag�rede bistrot Quand Guy Degrenne, fils d'un modeste forgeron décide de zr�er, en 1948, son entreprise dans in haut lieu de tradition couteli�re (� Sourdeval dans la Manche), c'est DOUf exp�rimenter un mat�riau in�dit en orf�vrerie : l'acier inoxydable ?�cup�r� sur les blindages de chars abandonn�s apr�s le d�barquement. Son parla port� ses fruits comme en t�moigne la notori�t� et la diversit� :les cr�ations de l'entreprise actuelle. Dlassique et fonctionnelle, sa m�na- g�re en verre compos�e d'un huilier, d'un vinaigrier, d'une sali�re, d'un Joivrier et d'un pot de moutarde, est conforme en tous points au mod�le zriginal que l'on trouve sur les tables je bon nombre de bistrots encore aujourd'hui. La cristallerie l3 La Roch�re Ces verres proviennent de la alus ancienne verrerie d'art de �rance, fond�e en 1475, � la Rochers. _a fabrication des verres a pied, tra- ralli�s � chaud, est une op�ration d�licate qui n�cessite l'intervention Je pas moins de neuf personnes dans un laps de temps tr�s court. Jeux cueilleurs attrapent � l'aide d'une canne, une boule de verre en ?Jsion dans le pot. Le mouleur souffle ensuite cette mati�re fluide pour lui donner forme, Deux couples de zoseur et cueilleur y ajoutent la ambe et le pied avant qu'un ouvreur zuvre � la main le verre dont la calotte a �t� ramollie dans un petit �sur � r�chauffer par un pontilleur. Le rass� de toute asp�rit�. La touche finale qui conf�re � cet ensemble un raffinement �l�gant est donn�e par la qualit� du verre, plus blanc et plus brillant, par le filet dor� qui souligne les rebords ainsi que par la forme originale des verres � vin et � eau, dont levasement est harmo- nieusement ondul�. v Le service en fa�ence Pont-aux-choux La manufacture de Pont-aux- Choux a Paris, rue Saint-S�bastien. �tait c�l�bre au Xvlllf" si�cle pour ses fa�ences fines. Elle �tait situ�e pr�s du pont du m�me nom qui fran- chissait les anciens foss�s et sous lequel les mara�chers cultivaient leurs l�gumes. En 1819, elle fut rachet�e par l'anglais Edm� Hulm, plus connu sous le nom de Hall, fondateur de la c�l�bre fa�encerie de Gien, dans le Loiret. C'est en commen�ant par mettre a profit le savoir-faire et le raffinement des fa�ences de Pont- aux-Ohoux, que Hall allait b�tir la r�putation de la Maison de Gien. Une renomm�e qui conduirait la manufac- ture � r�aliser tes-malices armori�s des grandes familiesdiEucope. Sa long�vit� en fait une repr�sentante digne et fi�re des arts de la table fran�ais. insigne honneur quand on sait la place que prend la table dans l'art de vivre en France ! Grand classique de la manufacture de Gien, le service de table Pont- aux-Choux, de couleur ivoire � relief grains de riz, allie �l�gance et sobri�t�. Avec ses 14 articles et une qualit� de fa�ence particuli�rement r�sistante, m. ���L�ECECS��; ��; . Les salerons � Si l'origine du saleron n'est pas connue avec pr�cision, c'est sans doute qu'elle se perd dans les temps les plus recul�s. Certaines rosaces sculpt�es sur leurs couvercles attestent m�me d'une influence Orientale sur leur fabrica- tion Une chose est s�re z le saleron est un objet typique de l'artisanat du Queyras, r�gion traditionnellement vou�e au travail du bois. Tailles � la lueur des feux de chemin�es par les bergers de la r�gion. Ceux-ci utili- saient d�j� a l'�poque le pin oembro qu'ils rencontraient dans les hautes vall�es int�rieures des Alpes, entre 1600 et 2500 m d'altitude. Facile a travailler, il permettait aux bergers un fa�onnage manuel des boites destin�es � contenir le sel et leur d�coration par une sculpture cisel�e et d�licate. L'entreprise traditionnelle La Rosace, dont le nom fait r�f�rence aux formes de dessins marquet�s sur les salerons, a su maintenir vivace la tradition artisanale. v, La liqueur des Fr�res Chartreux Une histoire mouvement�e. Comme la Belle au Bois Dormant, l'�lixlr de la Grande Chartreuse se r�veilla en 1737 d'un sommeil long de plus de cent ans, Le Mar�chal d'Estr�es, auquel est attribu� la paternit� de la formule de cet �lixir v�g�tal, en aurait confi� le secret en 1605 aux moines de la Chartreuse de Vauvert, pr�s de Paris. Le secret des 130 plantes sauvages permettant d'allonger l'existence laissa les moines perplexes. Pourquoi un �lixir de longue vie quand on a pris la robe des fr�res Chartreux 7 Et comment trouver sur les bords de la Seine ces 130 plantes qui ne se plaisent g�n�- ralement que sur les parois alpines d'altitude ? Avant que les premi�res gouttes de la secr�te liqueur sortent des alambics, il fallut attendre que le manuscrit original qui dormait au fond des archives de Vauvert soit transmis en 1735 � la maison m�re, la Grande Chartreuse de Voiron, puis que le fr�re J�r�me Maubec, apothi- caire du monast�re. entreprenne de mettre au point cet �lixir � partir d'in- dications vieilles de plus d'un si�cle, et enfin que le fr�re Antoine, son successeur, affine les dosages et r�dige un m�moire, en 1764, qui en consignait la formule d�finitive. Ce n'est qu'apr�s ces d�cennies de recherche dans les alambics de la Grande Chartreuse que les apothi- caires en robe de bure commenc�- rent a distiller le pr�cieux nectar auquel il donn�rent le nom � d'�lixir de Monsieur le Mar�chal d'Estr�es �. L'actuel �lixir v�g�tal de la Grande Chartreuse, qui titre 71�vol. , n'est autre que le descendant direct de la formule de 1764. L'imagination gour- . d�graiss�es � f0 c'est au d�but du XlX�" si�cle qu'ap- parurent deux liqueurs d�riv�es de la formule de l'�lixlr, mais moins forte en alcool, la Chartreuse verte, puis la Chartreuse jaune qui lui succ�da en 1838, Aujourd'hui, les herbes qui entrent dans la composition originale sont toujours gard�es secr�tes par les moines et viennent du monde entier. Elles sont s�ch�es, broy�es et transform�es en liqueurs par mac�- rations, d�coctions ou infusions suivant les vari�t�s. Le Mar�chal d'Estr�es serait sans doute surpris de voir qu'aujourd'hui sa formule est � l'origine de l'un des plus grands succ�s de distillerie, et que la cave de Voiron est tout simplement la plus grande cave � liqueur de la plan�te. La couverture � chevrons Depuis 1808. la soci�t� BVT fabrique plaids, couettes et cabans de bergers dans la plus pure tradi- tion laini�re. Les plus belles couver- tures sont ainsi griff�es de sa marque qui respecte toutes les �tapes de fabrication d'un produit de qualit�. Travaillant les poils les plus fins pour obtenir un rendu par- fait, ses ouvriers n'ont de cesse de conserver, tout en les perfection- nant, les proc�d�s traditionnels qui permettent de retrouver dans les couettes et couvertures tout le confort moelleux et chaud de la laine. Ainsi, un syst�me �lectro- nique contr�le la production de mil- tiers de km de fils lain�s et de poils fins. Les couvertures sont ensuite toutes tiss�es, ce qui est un gage de stabilit� et de long�vit� du tissu. Pour assurer la solidit� et la op du produit, elles son i ' n�es [ou lain��� des chardons utilis�s. Naturels, ils font les plus belles couvertures. Adapt�s et modernis�s aux proces- sus modernes de fabrication, les outils utilis�s par BVT s'inscrivent dans la tradition manufacturi�re laini�re pour offrir des produits impeccables. Le baume des moines ll y a 100 ans, fra�chement ' install� � Belley avec sa